• Annales du Monde de Lanarya

    Cette fiction est répertoriée ici :

    Vous êtes au pied du tronc.

  • Présentation 

    Une seule personne peut sauver le monde le Lanarya.

    Mais elle a aussi le pouvoir de le détruire.

    Quel camp ralliera-t-elle ?

    De quel côté fera-t-elle basculer la bataille ?

    Préférera-t-elle sa partie la plus pure ?

    Ou au contraire, la plus obscure ?

     

    Quelle partie d’elle-même Lyäna choisira-t-elle ?


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  • .:Chapitre 1:.

                CRAC !

                Elle s'immobilisa. Vite ! Elle fit une rapide roulade sur le côté et se collait au mur. Dans l'obscurité et avec la couleur de ses vêtements, on ne la verrait pas. Elle tendit l'oreille. Elle entendait déjà le bruit des épées se tirer de leur fourreau et le sifflement de la respiration des gardes. Sa main descendit vers son poignard et le retirai de son étui. Elle attendit patiemment que les hommes l’aient dépassé avant de se décoller du mur. Elle s’approcha lentement d'eux. Elle n’avait pas le choix. Elle était très proche d'eux, à tel point qu’elle entendait les paroles que les trois soldats chuchotaient.

                - Mais tout de même, je me demande ce qu'était ce bruit, disait le premier.

                - Moi, je pense qu'on devrait retourner voir, proposait le second.

                - Oui, c'est une bonne...

                Elle ne lui laissa pas le temps de continuer et, d'un coup de poignard bien placé, le tuais. Les autres se retournèrent. Et, avant qu'ils n'aient le temps de se mettre en garde, elle abattit l'un d'eux. Le troisième montra plus de résistance maintenant que l'effet de surprise était passé. Mais ce n'était pas un grand combattant et, au bout de quelques minutes, elle parvint à l'atteindre et à l'achever. Elle tira les corps au pied du mur et s'écarta légèrement.

                La vieille façade de pierre sèche offrait de nombreuses prises. Il ne suffirait qu'à escalader jusqu'à la fenêtre mal fermée du deuxième étage. Le seul problème serait d’arriver à sauter assez haut pour atteindre la première prise. Elle s’élança donc en courant, sauta et s’accrocha à l’encoche du bout des doigts. Puis, tirant sur ses bras, s’éleva légèrement afin d’attraper une autre prise. Elle continua d’avancer ainsi jusqu’à la fenêtre qu’elle ouvrit complètement. Elle se glissa à l’intérieur et ferma la fenêtre. Elle se trouvait dans un bureau. Des papiers traînaient partout et une couche révoltante de poussière s’était accumulée sur les meubles. Apparemment, le ménage n’avait pas était fait depuis longtemps. Elle se dirigea vers la porte, l’ouvrit et sortit tout en faisant attention à ne pas faire de bruit. Le couloir était désert. Nettement plus propre que la précédente pièce, il était sombre et étroit. La peinture blanche des murs s’écaillait. Des lustres pendaient au plafond, éteint. Le cristal qui les composait était terne. Il était étonnant que la demeure d’une personne si riche soit ainsi laissée à l’abandon alors que son propriétaire vivait encore ici. Mais peu importe. Elle n’était pas là pour critiquer la décoration et l’état des lieux mais pour commettre un meurtre. Elle se faufila donc jusqu'à la porte de la chambre de sa victime qu’elle avait déjà repérée durant une précédente visite.

                Elle entra. Un lourd silence planait sur la salle seulement entrecoupé par les discrets ronflements de la personne endormie dans le lit. Elle s’approcha. L’homme était vieux. Très vieux. Si vieux qu’il en était étonnant qu’il ne fasse pas plus de bruit en ronflant. Oui, ce détail était étrange. Il pourrait compromettre sa mission. La jeune tueuse remarqua soudain un petit cube noir orné d’étranges runes bleues. C’était un cube contenant un sortilège de bouclier. Et, vu la petite lueur qu’il émettait, il était allumé. Voilà donc pourquoi la vieillard faisait si peu de bruit, le bouclier était en partit insonorisé. « J’aurai dû m’en douter » se dit-elle, « je savais pourtant bien que cette homme était un magicien ! ». À son souvenir, le seul moyen de détourner un sort de protection tel que le bouclier était de détruire l’objet le contenant. Elle s’approcha donc du cube. Fait de charbon, les runes étaient mal dessinées. Et la lueur bleue qu’elles projetaient était faible ce qui laissait apparaître que le sort et le magicien lui-même n’étaient pas très puissants. De plus, le charbon n’était pas une matière très répandue dans la magie, on ne l’utilisait qu’en dernier recourt, lorsque le magicien ne pouvait plus mettre assez de force dans un sort que l’on caractériserait de « valable ». Mais pourquoi, alors que cet homme était si riche, n'en achetait-il pas des préfabriqués plus puissant ? Elle observa le cube encore plus attentivement. Au milieu de la face du dessus brillait un petit disque. Intéressant ! Ce petit disque était en argent et une rune beaucoup plus bleue que les autres braillait en son centre. Elle eu un éclair de compréhension. Mais oui ! Si le sort du cube en charbon paraissait si faible, c'était parce qu'il y en avait un deuxième. Un deuxième autrement plus puissant qui tirait son énergie du cercle argenté. Logiquement, ce second bouclier se mettrait en place lorsque le premier serait détruit. Elle devait donc les neutraliser en même temps. Il était conseillé, pour détruire des enchantements, d’utiliser soit une magie plus puissante, soit une lame de verre trempée d’argent. Ces lames étaient rares mais, pour un assassin, elles étaient indispensables. Elle sortit donc la sienne de son étui, se positionna exactement au dessus de la rune centrale du disque et planta la lame dans le petit cube qui, lorsque l’arme s’enfonça, s’éteint et devint de la poussière en l’espace de quelques secondes. Ouf ! Le deuxième ne s'était pas mit en marche. Elle avait réussi. Elle rangea la lame de verre tout en faisant attention à ne pas l’abîmer et sortit mon poignard.

                Maintenant, la voie est libre. Elle s’avança donc vers le lit, levait mon arme au dessus de sa victime et l’abattit brutalement dans la gorge. L’homme fit un sursaut avant de plonger dans le sommeil éternel.


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  • .:Chapitre 2:.

                Lyäna était assise à une table sur la terrasse du café La barbouille en plein cœur de Kerques, capitale du royaume des Hommes. Perdue dans ses pensées, elle réfléchissait à son prochain contrat lorsque la serveuse arriva :

                - Que voudriez-vous Madame ? demanda-t-elle.

                - Une bière, grogna Lyäna. Et c’est mademoiselle, pas madame.

                - Oh ! Désolée mademoiselle. Je vous apporte ça tout de suite.

                Et la serveuse partit. La jeune fille se leva, attrapa un journal posé à l’entrée et s’assit à sa table. Sur la moitié de la première page s’étendait l'image d’un vieux manoir, avec un titre pour le moins évocateurs : « Meurtre au manoir du Comte de Doluba, toujours aucun indice ». Lorsque la serveuse lui servit la bière, Lyäna était déjà en train de lire :

     

      « Seul un tueur à gages accompli a put faire ceci, nous explique le capitaine Gury chargé de l’enquête. Il aurait seulement put éviter les gardes, mais il a préféré les tuer. Peut être avaient-ils vu le visage du meurtrier… Mais cela ne nous explique pas tout. L’homme était apparemment seul et n’aurait pas put battre trois soldats en sachant ceci. Il a sûrement bénéficié de l’effet de surprise. Rien ne nous explique comment il a fait pour entrer dans la maison, à part une fenêtre entrouverte au deuxième étage. C’est la seule possibilité que nous ayons trouvé. Seulement, la façade est presque impossible à escalader. L'homme doit donc être spécialisé dans ce genre d'assassinats. Une fois dans la battisse, il lui a fallut éviter les personne y travaillant, aller directement dans la chambre et, une fois là-bas, détruire les deux sorts de bouclier dont s’entourait le Comte la nuit. Le meurtre était prémédité. L’assassin possédait une lame de verre trempée d’argent, seul moyen de détruire les enchantements. Or, ces lames ne se trouvent pas partout et il faut posséder une grande quantité d’or pour s’en approprier. Nous pensons donc que le commanditaire était haut placé, bien que nous n’ayons aucune preuve. »
      L’enquête est en court mais celle-ci ne se révèle pas très fructueuse. Nous attendons des résultats et vous recommandons en attendant d’être très prudents.
      Le Conseil Royal nous a également demandé de vous avertir que si vous voyez quoi que ce soit de suspect, il vous faudra vous rendre au centre de gardes le plus proche pour en avertir le Commandant.
    Lucas Trimut, du Quotidien Malin

                Lyäna sourit. Personne n’irait penser qu’une jeune fille de dix-sept ans d'apparence sage soit une tueuse à gage. Elle n’avait pas de remords de faire cela, bien qu’elle n’ait pas compris pourquoi elle devait tuer les gardes et non rester discrète comme elle le faisait habituellement en évitant les patrouilles. La jeune fille referma le journal et but une gorgée de bière. Elle était bonne. Excellente même, si on la comparait aux autres. Mais Lyäna n’était pas d’humeur à apprécier la boisson. Certes, son plan avait marché et elle avait réussi à tuer le Comte, mais le commanditaire tardait à lui remettre la somme convenue.

                Quelqu'un toussota derrière elle. Lyäna sursauta. Elle n’avait pas été assez attentive au monde extérieur et s’était encore fait prendre. Heureusement que celui qu’elle devinait derrière elle n’avait pas de mauvaises intentions. Du moins, à ce qu’elle en savait.

                - Monsieur Lorit, le salua-t-elle. Asseyez-vous, je vous en prie.

                - Mademoiselle Verkiel, répondit celui-ci en prenant une chaise.

                Cet homme la connaissait sous le nom qu’elle avait choisi en abandonnant la contrée des elfes. Un nom tout à fait humain : Théa Verkiel.

                - Bien, commença-t-elle. Je suppose que vous êtes là pour me payer. Enfin.

                - Non, trancha-t-il.

                - Non ! Mais pourquoi donc ? J’ai fait le boulot comme vous me l’aviez dit. Jusqu’à aller tuer les gardes comme vous                    me l’aviez demandé.

                - Certes, certes. Mais j’avais bien spécifié que vous ne deviez laisser aucune trace de votre passage. Or, il y a les reste du                cube contenant le sort de bouclier.

                - Donc, dit-elle en s’énervant. Vous refusez de me payer à cause des reste d’un sort détruit ? Mais que vouliez-vous que                j’en fasse des ces restes ? Il était bien plus simple de les laisser sur place ! C’est moi ici la professionnelle ! Donc, si je                  ne reçois pas l’argent avant demain, je vous jure que vous ne pourrez plus jamais engager un assassin, si vous voyez                    ce que je veux dire.

                Il hocha la tête. Lyäna avait la certitude qu'il la comprenait. Après tout, ce ne devait pas être la première fois qu'on le menaçait surtout si il refusait de payer à chaque assassin qu'il employait. Ce qui, selon elle, voulait dire beaucoup car elle avait le pressentiment que ce drôle de bonhomme manigançait quelque chose. Et son pressentiment la trompait rarement.

     

                  L'homme posa une bourse de cuire sur la table. Lyäna la prit et regarda à l'intérieur.

     

                - Je vois que vous êtes un homme raisonnable, le remercia-t-elle.

                Et elle partit. Elle avait d’autres choses à faire… Elle marchait depuis déjà une dizaine de minutes lorsqu'elle tourna dans une ruelle, qui serait passée inaperçue aux yeux de n’importe qui, et entra dans l’arrière-boutique d’un magasin de plantes pour potions.

                Lyäna traversa la petite pièce encombrée de bocaux contenant des herbes séchées. Et monta les escalier menant à la boutique. Elle toqua à la porte. Un grognement lui répondit avant d’ouvrir. Un joyeux « j’arrive ! » lui répondit. Quelques secondes plus tard, un jeune homme ouvrait la porte. Brun, les yeux d’un doré époustouflant, il avait un visage d’ange. Mais, malgré son apparence, Lyäna le détestait plus que tout.

     

                - Coucou Lyäna ! s'exclama-t-il.

                - Len ! Combien de fois vais-je devoir te répéter de m’appeler Théa ?

                - OK ! OK ! Du calme ! Bon, qu’est-ce qu’il te faut cette fois ?

                - Je n’ai plus de teinture châtain pour mes cheveux. Il me faut aussi un autre sort pour dissimuler la véritable couleur                 et forme de mes yeux, dit-elle. Et est-ce qu’il te resterait par hasard ce poison très efficace dont ton oncle Bredal le secret ?

                - Mouais… Je vais te chercher tout ça.

                Il la contourna pour aller fouiller dans le désordre derrière elle. Au bout de quelques minutes, il revint avec deux petites bouteilles et un bracelet.

                - Bon, c’est comme d’habitude. Voici la teinture et le poison, indiqua-t-il en lui donnant les bouteilles. Et le sort pour tes yeux. C’est le même que celui que te fourni mon oncle, tu mets le bracelet et tes yeux deviennent marrons.

                - OK ! Merci ! Je te dois combien ? lui demanda-t-elle.

                - Ça fait une pièce d’or et trois d’argent.

                - Si chère ? s’exclama-t-elle.

                - Ce poison n’est pas des plus faciles à préparer et il est rigoureusement interdit à la vente donc, je ne te le laisse pas pour une bouchée de pain.

                - Ne me dit pas que Bredal se  souci des lois !

                Il lui fit un clin d'oeil auquel elle répondit par un soupir exaspéré.

                Elle mit la main dans sa poche et en ressortit la somme demandée pour la donner au vieil homme. Celui-ci sourit et la remercia. Lyäna s’apprêtait à sortir lorsqu’il lui dit :

                - Et, un homme te cherche. Il connaît ton vrai nom et t’attend à l’auberge du port.

                Lyäna fronça les sourcils. Personne à part lui et les elfes qui la côtoyait avant l’Accident ne connaissait sont vrai nom…


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  • .:Chapitre 3:.

     

     

     

                Elle avait huit ans lorsqu’il y eut l’Accident

     

    -          Et surtout, n’oublie pas, il ne faut pas que tu te fasses mal. En aucun cas. Et si il s’avérait que tu te mettes à saigner, ne montre ton sang à personne et vient vite me voir, la prévint sa mère.

                Lyäna ne comprenait pas pourquoi, depuis qu’elle était en âge de marcher, sa mère lui interdisait toujours de se faire mal et de faire attention à ce que personne ne voie son sang mais elle hocha tout de même la tête. Après tout, c’était ça ou être interdite de leçon d’escrime. Et cela, elle ne la voudrai pour rien au monde.

    -          Regarde moi dans les yeux, lui ordonna sa génitrice. Et promet-le moi.

                Lyäna leva la tête et fixa son regard dans celui de celle qui un jour, l’avait mise au monde. Les yeux de cette dernière étaient d’un bleu pâle fendu d’une pupille verticale. Son visage fin et délicat était encadré par des cheveux argentés. Elle était belle. Très belle. Elle s’appelait Ealà et, à la grande tristesse de sa fille, était la reine des elfes. Lyäna, quant à elle, ne ressemblait pas du tout à sa mère et n’arrivait pas à s’imaginer en tant que princesse. Ses cheveux à elle étaient noirs et s’éclaircissaient au niveau des pointes pour devenir bleus. Ses yeux étaient très étranges : la pupille verticale comme ceux de sa génitrice étaient encadrées d’un cercle bleu pâle puis d’un deuxième qui lui, était d’un noir profond, absolu, intense. Mais pour Lyäna, il n’y avait aucun doute, elle était une elfe, peut importe son apparence.

    -          Je te le jure, promit-elle alors.

    -          Très bien, sourit Ealà. Tu peux y aller.

                Lyäna hurla de joie et partie en courant.

     

    ***

     

                Lyäna s'aplatit au sol et sentit la lame passer à quelques centimètres de ses cheveux. Elle se releva d'un bond et... se retrouva plaquée contre le mur de l'enceinte du palais, une lame sur sa gorge.

                - Bien joué Votre Altesse, la félicita le chef des gardes.

                - Merci Maître Rav’nil, répondit-elle.

                - Mais de rien Votre Altesse. Et maintenant, si cela ne vous dérange pas, reprenons.

                Lyäna hocha la tête, se mit en garde et le combat reprit. Les deux épéistes s'échangeant des coups plus puissants les uns que les autres, des feintes de plus en plus audacieuses. Mais la jeune elfe, bien que bonne combattante, ne valait pas le Maître d'armes et se retrouva vite contre le mur à essayer de contenir les attaques de son adversaire. Mais un coup l'atteignit au poignet et transperça le gant. Lyäna sentit un liquide chaud ruisseler le long de sa main. Elle lâcha vivement son épée sera sa main contre sa poitrine tout en faisant attention à se que celui qui venait de la blesser ne voit pas son sang.

                - Montrez-moi votre main Votre Altesse, lui dit-il.

                Lyäna la sera encore plus contre son cœur, ses vêtements s'imprégnant du liquide poisseux.

                - Allez, l'encouragea Maître Rav’nil. Vous n'avez rien à craindre.

                - Je... je... non..., bégaya-t-elle. Je... Ma... Ma mère ne veut pas...

                Elle partit en courant. Sa mère était en pleine réception mais celle-ci lui avait dit que si elle se faisait mal, elle devait courir la rejoindre, quelle que soit le moment. La petite fille se précipita donc dans la salle du trône, la traversa sans ralentir et, se moquant complètement des gardes, sauta sur les genoux de sa mère. Elle enfouit sa tête dans la robe de sa mère, elle se mit à pleurer. Sa génitrice l’entoura de ses bras et déclara à l’assemblée de partir, la (réunion) reprendrait plus tard. Lorsque tout le monde fut partit (même les gardes à force de cris et d’énervements), elle éloigna la tête de sa fille de sa robe et lui demanda ce qu’il s’était passé.

    -          Je m’entraînais avec Maître Rav’nil à l’escrime quand il m’a blessé à la main, expliqua-t-elle d’une petite voix. Mais il n’y est pour rien, je te le jure maman. Ne le puni pas.

    -          Ne t’inquiète pas ma puce, je ne lui ferai rien. Mais montre-moi ta main.

                Lyäna tendit sa main. Quand sa mère vit le sang qui s’écoulait de la blessure, elle pâlit.

    -          Personne n’a vu ta plaie, ma puce ? s’inquiéta la reine.

    La jeune princesse secoua la tête. Non, personne ne l’avait vu. Elle ne leur avait pas laissé le temps. Sa mère prit délicatement la main et prononça quelques mots dans la langue magique. Une lueur verte apparut au bout de ses doigts qui, en touchant la blessure, devint d’un blanc éclatant. La lumière disparut quelques secondes plus tard. En même tant que l’étonnant éclat, la paie s’était volatilisée. Lyäna poussa un soupir de soulagement. La douleur sourde qui engourdissait sa main était enfin calmée.

    -          Merci maman, murmura-t-elle en s’accrochant à cette dernière pour lui faire un câlin.

    -          De rien ma petite princesse. Viens, on va nettoyer tout ce sang, dit-elle en montrant sa robe et la tenue de combat de sa fille enduites d’un liquide bleuté.

                Lyäna hocha la tête. Eàla sortit par la porte dérobée à côté du trône tout en entraînant sa fille adorée qui était toujours accrochée à elle. Elles rejoignirent les appartements privés de la reine en évitant de se faire voir. Lyäna ne comprenait pas pourquoi sa mère réagissait ainsi mais elle lui faisait confiance. Une fois arrivée, la reine retira sa robe qu’elle nettoya un maximum avant de s’occuper de sa fille. Elle la débarbouilla et lui enleva ses vêtements de combat tâchés de sang. Elle aida la jeune princesse à enfiler une jolie tunique, fit de même pour elle et appela la femme de chambre. La vieille dame qui lui était assignée arriva quelques secondes plus tard, s’inclina et demanda ce qu’elle devait faire pour aider sa majesté. Eàla lui ordonna de laver puis de jeter les deux tenues. Malgré l’étonnement qui se lisait sur son visage, la servante ne dit rien et sortit en s’inclinant de nouveau. Une fois seules, Eàla prit sa fille dans ses bras et la jeta sur le lit. Alors, Lyäna attrapa un oreiller, se mit à sauter sur le matelas en rigolant et en fouettant l’air avec le coussin. La reine eut un pâle sourire et entra dans la partie.

     

    ***

     

                Lyäna était assise sur un petit trône placé à la droite de celui de sa mère. Celle-ci était en pleine réunion avec ses conseillers. Ils débattaient au sujet de plusieurs témoignages disant que des esprits du combat auraient été vus dans la région. Alors que la séance allait se terminer, la grande porte s’ouvrit et Maître Rav’nil, le chef des gardes entra, tenant, dans sa main droite un morceau de parchemin et dans l’autre, un tube à essai. Devant l’air affolé de son visage, les gardes présents dans la pièce se tendirent. En voyant Lyäna, il tira son épée et la pointa sur la gorge de la jeune héritière.

    -          Maître Rav’nil ! Comment osez-vous menacer ma fille ? Et pouvez-vous m’expliquer pourquoi vous interrompez la réunion ? s’énerva la reine.

    -          Majesté, je suis vraiment désolé de vous interrompre en pleine réunion du conseil mais je devais vous prévenir. La jeune personne assise à côté de vous n’est pas la princesse. Après l’avoir blessée il y a de cela deux jours, j’ai découvert le sang de cette personne qui avait goutté sur le marbre du grand hall. Il était bleu. Je l’ai donc immédiatement fait analyser, vous comprenez il fallait que je m’assure que vous ne risquiez rien, et j’ai découvert que ce liquide était constitué de sang elfique et de sang s’esprit du combat. D’esprit du combat ! Vous vous rendez compte ?!

                A ces mots, la cour s’était mise à bourdonner de conversation excitées et affolées. Lyäna qui ne comprenait pas ce qu’il se passait se demandait pourquoi tout le monde s’était tout à coup éloigné d’elle à l’exception du chef des gardes qui pointait toujours sa lame sur elle. Quand à la reine, celle-ci avait tellement pâlit que sa peau déjà très claire en paraissait verdâtre.

    -          Non, dit-elle d'une voix qu'elle s’efforce de paraître calme. Elle ne peut pas être une esprit du combat. C'est ma fille, point.

    -          Peut être, mais permettez que je doute, Votre Majesté. Et pour votre sécurité, je l'emmène en prison, on la questionnera plus tard.

                Il tendit une main vers Lyäna qui commençait à voir que l'on ne lui voulait pas que du bien et recula en tremblant comme une feuille. Elle avait envie de poser des questions, de comprendre mais aucun son ne sortait. Elle s'éloigna encore un peu du grand garde. Alors qu'elle l’avait admiré, maintenant, il lui faisait peur. Il posa une main sur son épaule et attrapa ses deux mains.

    -          Désolée Votre Altesse, dit-il. Si il s'avère tout cela est faux, nous vous relâcherons et j'espère vraiment que vous nous comprendrez.

                Il lui passa une paire de menotte. Au contact du métal, la jeune princesse fronça les sourcils. Ce n'était pas des menottes basiques que l'on enfilait au simple malfrat, elles étaient faites d'un métal très spécial qui bloquait les pouvoirs du porteur ; du Moat. Mais, tout le monde savait pourtant très bien qu'elle ne maîtrisait pas encore la magie ! Alors pourquoi Tarì lui avait-il mis ces menottes en particulier ? Elle tourna la tête vers sa mère qui baissa les yeux et soupira :

    -          Très bien, emmenez-la mais vous avez intérêt à bien la traiter !

                Lyäna sentit les larmes lui monter aux yeux. Même sa mère ne voulait plus d'elle. Elle se leva et la regarda une dernière fois lorsqu'elle croisa son regard. Rempli d'amour et de détermination, la jeune elfe comprit que ces yeux étaient ceux d'une personne qui, jamais, ne la laisserai tomber. Elle sourit et suivit le chef de la garde sans protester.

     

    ***

     

                Cela faisait maintenant plus d'une journée qu'elle attendait dans sa petite prison. Les murs de pierre gris sombre la déprimait, la couchette accrochée au fond de la cellule était tellement dure qu'elle n'avait quasiment pas dormit de la nuit et la nourriture n'avait aucun goût bien que les cuisiniers de la prison avaient fait un effort au cas où  il s'avérerait que Lyäna soit vraiment la princesse. Soudain, la petite fille entendit des voix monter de l'entrée de la prison. La porte s'ouvrit alors, une personne entra et la claqua devant elle tout en criant aux gardes :

    -          Et que personne ne nous dérange même sauf si une attaque magique fait exploser la ville !

                Le cœur de la petite princesse fit un bond dan sa poitrine. Sa mère, c'était la voix de sa mère. Celle-ci s'approcha des barreaux de sa cellule. Elle lui sourit.

                - Coucou ma puce, dit-elle. Assieds-toi, je dois te parler, il est grand temps que tu apprennes la vérité...


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