• .:Chapitre 3:.

     

     

     

                Elle avait huit ans lorsqu’il y eut l’Accident

     

    -          Et surtout, n’oublie pas, il ne faut pas que tu te fasses mal. En aucun cas. Et si il s’avérait que tu te mettes à saigner, ne montre ton sang à personne et vient vite me voir, la prévint sa mère.

                Lyäna ne comprenait pas pourquoi, depuis qu’elle était en âge de marcher, sa mère lui interdisait toujours de se faire mal et de faire attention à ce que personne ne voie son sang mais elle hocha tout de même la tête. Après tout, c’était ça ou être interdite de leçon d’escrime. Et cela, elle ne la voudrai pour rien au monde.

    -          Regarde moi dans les yeux, lui ordonna sa génitrice. Et promet-le moi.

                Lyäna leva la tête et fixa son regard dans celui de celle qui un jour, l’avait mise au monde. Les yeux de cette dernière étaient d’un bleu pâle fendu d’une pupille verticale. Son visage fin et délicat était encadré par des cheveux argentés. Elle était belle. Très belle. Elle s’appelait Ealà et, à la grande tristesse de sa fille, était la reine des elfes. Lyäna, quant à elle, ne ressemblait pas du tout à sa mère et n’arrivait pas à s’imaginer en tant que princesse. Ses cheveux à elle étaient noirs et s’éclaircissaient au niveau des pointes pour devenir bleus. Ses yeux étaient très étranges : la pupille verticale comme ceux de sa génitrice étaient encadrées d’un cercle bleu pâle puis d’un deuxième qui lui, était d’un noir profond, absolu, intense. Mais pour Lyäna, il n’y avait aucun doute, elle était une elfe, peut importe son apparence.

    -          Je te le jure, promit-elle alors.

    -          Très bien, sourit Ealà. Tu peux y aller.

                Lyäna hurla de joie et partie en courant.

     

    ***

     

                Lyäna s'aplatit au sol et sentit la lame passer à quelques centimètres de ses cheveux. Elle se releva d'un bond et... se retrouva plaquée contre le mur de l'enceinte du palais, une lame sur sa gorge.

                - Bien joué Votre Altesse, la félicita le chef des gardes.

                - Merci Maître Rav’nil, répondit-elle.

                - Mais de rien Votre Altesse. Et maintenant, si cela ne vous dérange pas, reprenons.

                Lyäna hocha la tête, se mit en garde et le combat reprit. Les deux épéistes s'échangeant des coups plus puissants les uns que les autres, des feintes de plus en plus audacieuses. Mais la jeune elfe, bien que bonne combattante, ne valait pas le Maître d'armes et se retrouva vite contre le mur à essayer de contenir les attaques de son adversaire. Mais un coup l'atteignit au poignet et transperça le gant. Lyäna sentit un liquide chaud ruisseler le long de sa main. Elle lâcha vivement son épée sera sa main contre sa poitrine tout en faisant attention à se que celui qui venait de la blesser ne voit pas son sang.

                - Montrez-moi votre main Votre Altesse, lui dit-il.

                Lyäna la sera encore plus contre son cœur, ses vêtements s'imprégnant du liquide poisseux.

                - Allez, l'encouragea Maître Rav’nil. Vous n'avez rien à craindre.

                - Je... je... non..., bégaya-t-elle. Je... Ma... Ma mère ne veut pas...

                Elle partit en courant. Sa mère était en pleine réception mais celle-ci lui avait dit que si elle se faisait mal, elle devait courir la rejoindre, quelle que soit le moment. La petite fille se précipita donc dans la salle du trône, la traversa sans ralentir et, se moquant complètement des gardes, sauta sur les genoux de sa mère. Elle enfouit sa tête dans la robe de sa mère, elle se mit à pleurer. Sa génitrice l’entoura de ses bras et déclara à l’assemblée de partir, la (réunion) reprendrait plus tard. Lorsque tout le monde fut partit (même les gardes à force de cris et d’énervements), elle éloigna la tête de sa fille de sa robe et lui demanda ce qu’il s’était passé.

    -          Je m’entraînais avec Maître Rav’nil à l’escrime quand il m’a blessé à la main, expliqua-t-elle d’une petite voix. Mais il n’y est pour rien, je te le jure maman. Ne le puni pas.

    -          Ne t’inquiète pas ma puce, je ne lui ferai rien. Mais montre-moi ta main.

                Lyäna tendit sa main. Quand sa mère vit le sang qui s’écoulait de la blessure, elle pâlit.

    -          Personne n’a vu ta plaie, ma puce ? s’inquiéta la reine.

    La jeune princesse secoua la tête. Non, personne ne l’avait vu. Elle ne leur avait pas laissé le temps. Sa mère prit délicatement la main et prononça quelques mots dans la langue magique. Une lueur verte apparut au bout de ses doigts qui, en touchant la blessure, devint d’un blanc éclatant. La lumière disparut quelques secondes plus tard. En même tant que l’étonnant éclat, la paie s’était volatilisée. Lyäna poussa un soupir de soulagement. La douleur sourde qui engourdissait sa main était enfin calmée.

    -          Merci maman, murmura-t-elle en s’accrochant à cette dernière pour lui faire un câlin.

    -          De rien ma petite princesse. Viens, on va nettoyer tout ce sang, dit-elle en montrant sa robe et la tenue de combat de sa fille enduites d’un liquide bleuté.

                Lyäna hocha la tête. Eàla sortit par la porte dérobée à côté du trône tout en entraînant sa fille adorée qui était toujours accrochée à elle. Elles rejoignirent les appartements privés de la reine en évitant de se faire voir. Lyäna ne comprenait pas pourquoi sa mère réagissait ainsi mais elle lui faisait confiance. Une fois arrivée, la reine retira sa robe qu’elle nettoya un maximum avant de s’occuper de sa fille. Elle la débarbouilla et lui enleva ses vêtements de combat tâchés de sang. Elle aida la jeune princesse à enfiler une jolie tunique, fit de même pour elle et appela la femme de chambre. La vieille dame qui lui était assignée arriva quelques secondes plus tard, s’inclina et demanda ce qu’elle devait faire pour aider sa majesté. Eàla lui ordonna de laver puis de jeter les deux tenues. Malgré l’étonnement qui se lisait sur son visage, la servante ne dit rien et sortit en s’inclinant de nouveau. Une fois seules, Eàla prit sa fille dans ses bras et la jeta sur le lit. Alors, Lyäna attrapa un oreiller, se mit à sauter sur le matelas en rigolant et en fouettant l’air avec le coussin. La reine eut un pâle sourire et entra dans la partie.

     

    ***

     

                Lyäna était assise sur un petit trône placé à la droite de celui de sa mère. Celle-ci était en pleine réunion avec ses conseillers. Ils débattaient au sujet de plusieurs témoignages disant que des esprits du combat auraient été vus dans la région. Alors que la séance allait se terminer, la grande porte s’ouvrit et Maître Rav’nil, le chef des gardes entra, tenant, dans sa main droite un morceau de parchemin et dans l’autre, un tube à essai. Devant l’air affolé de son visage, les gardes présents dans la pièce se tendirent. En voyant Lyäna, il tira son épée et la pointa sur la gorge de la jeune héritière.

    -          Maître Rav’nil ! Comment osez-vous menacer ma fille ? Et pouvez-vous m’expliquer pourquoi vous interrompez la réunion ? s’énerva la reine.

    -          Majesté, je suis vraiment désolé de vous interrompre en pleine réunion du conseil mais je devais vous prévenir. La jeune personne assise à côté de vous n’est pas la princesse. Après l’avoir blessée il y a de cela deux jours, j’ai découvert le sang de cette personne qui avait goutté sur le marbre du grand hall. Il était bleu. Je l’ai donc immédiatement fait analyser, vous comprenez il fallait que je m’assure que vous ne risquiez rien, et j’ai découvert que ce liquide était constitué de sang elfique et de sang s’esprit du combat. D’esprit du combat ! Vous vous rendez compte ?!

                A ces mots, la cour s’était mise à bourdonner de conversation excitées et affolées. Lyäna qui ne comprenait pas ce qu’il se passait se demandait pourquoi tout le monde s’était tout à coup éloigné d’elle à l’exception du chef des gardes qui pointait toujours sa lame sur elle. Quand à la reine, celle-ci avait tellement pâlit que sa peau déjà très claire en paraissait verdâtre.

    -          Non, dit-elle d'une voix qu'elle s’efforce de paraître calme. Elle ne peut pas être une esprit du combat. C'est ma fille, point.

    -          Peut être, mais permettez que je doute, Votre Majesté. Et pour votre sécurité, je l'emmène en prison, on la questionnera plus tard.

                Il tendit une main vers Lyäna qui commençait à voir que l'on ne lui voulait pas que du bien et recula en tremblant comme une feuille. Elle avait envie de poser des questions, de comprendre mais aucun son ne sortait. Elle s'éloigna encore un peu du grand garde. Alors qu'elle l’avait admiré, maintenant, il lui faisait peur. Il posa une main sur son épaule et attrapa ses deux mains.

    -          Désolée Votre Altesse, dit-il. Si il s'avère tout cela est faux, nous vous relâcherons et j'espère vraiment que vous nous comprendrez.

                Il lui passa une paire de menotte. Au contact du métal, la jeune princesse fronça les sourcils. Ce n'était pas des menottes basiques que l'on enfilait au simple malfrat, elles étaient faites d'un métal très spécial qui bloquait les pouvoirs du porteur ; du Moat. Mais, tout le monde savait pourtant très bien qu'elle ne maîtrisait pas encore la magie ! Alors pourquoi Tarì lui avait-il mis ces menottes en particulier ? Elle tourna la tête vers sa mère qui baissa les yeux et soupira :

    -          Très bien, emmenez-la mais vous avez intérêt à bien la traiter !

                Lyäna sentit les larmes lui monter aux yeux. Même sa mère ne voulait plus d'elle. Elle se leva et la regarda une dernière fois lorsqu'elle croisa son regard. Rempli d'amour et de détermination, la jeune elfe comprit que ces yeux étaient ceux d'une personne qui, jamais, ne la laisserai tomber. Elle sourit et suivit le chef de la garde sans protester.

     

    ***

     

                Cela faisait maintenant plus d'une journée qu'elle attendait dans sa petite prison. Les murs de pierre gris sombre la déprimait, la couchette accrochée au fond de la cellule était tellement dure qu'elle n'avait quasiment pas dormit de la nuit et la nourriture n'avait aucun goût bien que les cuisiniers de la prison avaient fait un effort au cas où  il s'avérerait que Lyäna soit vraiment la princesse. Soudain, la petite fille entendit des voix monter de l'entrée de la prison. La porte s'ouvrit alors, une personne entra et la claqua devant elle tout en criant aux gardes :

    -          Et que personne ne nous dérange même sauf si une attaque magique fait exploser la ville !

                Le cœur de la petite princesse fit un bond dan sa poitrine. Sa mère, c'était la voix de sa mère. Celle-ci s'approcha des barreaux de sa cellule. Elle lui sourit.

                - Coucou ma puce, dit-elle. Assieds-toi, je dois te parler, il est grand temps que tu apprennes la vérité...


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  •             Deux semaines plus tard

     

                - Chloé ! Il y a un mail pour toi ! l’appela sa mère. Ce sont les résultats des examens !

                On entendit le son d’une course à l’étage puis le bruit d’un de pas descendant les escalier en courant – le tout ressemblant très fortement au passage d’un troupeau d’éléphant – et Chloé apparut par la porte en effectuant une dernière glissade. Elle arracha la tablette des main de sa mère et parcouru rapidement l’écran.

                - Youpi ! hurla-t-elle.

                - Qui a-t-il écrit ?

                - Regarde par toi-même.

                Elle tendit le message à sa génitrice qui lu :

     

    A : Mlle Rayl Chloé

    De : La responsable des tests de fin d’année, Mme Loget

    Sujet : Résultat des examens de fin d’année

     

    Equivalence des notes :

    A+ : de 20 à 18          B+ : de 12 à 14          C+ : de 6 à 8              D+ : 0 à 2

    A : de 16 à 18             B : de 10 à 12             C : de 4 à 6                 D : en dessous de 0

    A- : de 14 à 16            B- : de 8 à 10              C- : de 2 à 4

     

    Nom de l’examen

    Note

    Lecture, compréhension et traduction des langues de la galaxie n°14, 26, 47 et 82.

    B+

    Connaissance des plantes et particules présentes sur les planètes des galaxies n°14, 26, 47 et 82.

    A

    Capacité à créer ou à réparer un bracelet traducteur et  une puce de localisation.

    B-

    Attitude en milieu inconnue et capacité à s’en sortir (voyage à Lynopia)

    B

     

                Grâce à ces notes, vous obtenez une moyenne de 12,5. Ce qui vous fait un pourcentage de réussite de 62,5 %.

                Vous passez donc en quatrième année.

                L’équipe enseignante vous félicite.

    Mme Loget,

    Responsable des tests de fin d’année

    De l’Université des Téléporteurs

     

                Sa mère leva la tête vers Chloé, lui rendit la tablette et s’exclama :

                - Bravo ma puce ! Tu passes en quatrième année !

                Mais, alors que la jeune fille s’apprêtait à répondre, la porte sonna.

                - J’y vais, dit-elle simplement, la tablette toujours en main.

                Elle traversa la pièce et se dirigea directement vers la porte d’entrée. Elle ouvrit. Nathan se tenait devant elle, avec lui aussi, une petite tablette serrée dans les doigt, le message des résultats toujours affiché sur l’écran et un sourire illuminant son visage.

                « Finalement, j’ai de la chance » pensa-t-elle avant de sourire à son tour.


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  •             Nathan et Chloé étaient assis sur un banc en ville. Un sandwich à la main, ils discutaient de ce qu’ils allaient faire. Une fois sortis, Nathan avait arrangé un bracelet pour Chloé se qui faisait qu’ils comprenaient les autres. De plus, ils avaient réussi à se procurer un peu d’argent. Ils avaient aussi appris qu’ils se trouvaient sur une planète nommée Lynopia et que ce monde ressemblait beaucoup à la Terre. La ville où ils se trouvait leur faisait d’ailleurs penser à Paris et ils se trouvait devant un bâtiment qui ressemblait en tout point à celui de l’Université des Téléporteurs. Et le top du top pour Chloé, elle se trouvait avec Nathan qui refusait qu’ils se séparent. Finalement, cette journée qui avait si mal commencée ne se passait pas si mal !

                Nathan tourna la tête vers elle et demanda :

               - Et toi, tu penses qu’on a une chance de les retrouver ?

                Chloé évita son regard et haussa les épaules.

               - Bof, fit-elle. De toute manière, je n’ai jamais eu de chance et c’est encore pire en ce moment.

                Le jeune homme lui prit le menton et tourna sa tête vers la sienne. Son regard croisa celui de la jeune fille qui se sentit encore une fois fondre. Impossible de se détacher de ces yeux. Il se pencha vers elle et murmura :

               - Moi, ce n’est pas ce que j’appelle ne pas avoir de chance.

                Et leurs lèvres se touchèrent. Chloé était au Paradis. Elle se détendit totalement et laissa ce garçon si beau, si doux la serrer dans ses bras en une étreinte brûlante et l’embrasser.

    Lynopia

               - Oh ! Regardez les gars, ce ne serait pas nos deux abrutis de camarades ? retentit une voix derrière eux.

                Après leur baiser, Chloé et Nathan s’étaient remis à chercher. Mais, au bout de quelques heures, ils n’avaient pas pu résister à l’envie de s’asseoir et de recommencer à s’embrasser. Et voilà que quelqu’un les interrompaient !

                Ils se séparèrent à contre cœur et se retournèrent. Derrière eux se trouvait… Brutus et ses deux acolytes. Chloé soupira. Ils les cherchaient depuis des heures, certes, mais elle n’avait vraiment pas envie de les trouver ainsi !

               - Bonjour mon cher Brutus, dit-elle d’une voix mielleuse. Justement, on vous cherchait toi et tes deux copains.

               - Vous nous cherchiez ? Vraiment ? Je n’en suis pas si sûr ! Ou en tout cas, pas à l’instant ! Vous étiez plutôt occupés                à…

               - Oh toi, la ferme ! On doit rentrer maintenant !

                C’était Nathan qui avait prononcé ces derniers mots. Brutus commençait vraiment à l’énerver.

               - Du calme gringalet ! On n’est pas pressés, grogna ce dernier.

               - Pas pressés ? Vraiment ? se moqua Nathan. Ah, oui j’avis oublié que tu tenait à ta réputation de gros nullard qui rate              toujours les examens ! Mais moi, je n’y tient pas particulièrement. Donc en route !

                Il avait hurlé ces deux derniers mots. Le visage de son adversaire se crispa puis, abandonnant l’idée de le frapper, Brutus lâcha :

               - T’as pas fini d’entendre parler de moi.

                Il fit signe à ses deux toutous de le suivre et ils partirent en direction du centre ville. Chloé prit la main de son nouvel amoureux et se mit en marche bien qu’elle ne voie pas l’intérêt de retourner en ville. La responsable des tests de fin d’année, Mme Loget, leur avait dit qu’ils devaient se rendre sur le toit le plus haut de la ville. Quelqu’un les y attendrait là-bas. Or, ce toit ce trouvait derrières eux. Mais inutile d’énerver encore plus Brutus.

    Lynopia

                Au bout d’un quart heures, Brutus qui en avait plus qu’assez de marcher fini par demander de l’aide aux autres. Chloé et Nathan, à moitié mort de rire lui dirent en cœur qu’ils tournaient le dos à leur destination depuis le début. Enervé que les deux idiots – c’est ainsi qu’il les appelait – se soient moqué de lui, Brutus leur dit de passer devant et de les y mener en vitesse. C’est ainsi qu’ils arrivèrent au pied de la tour, les deux amoureux pouffants encore et les trois autres râlant et jurant beaucoup.

                Ils pénétrèrent à l’intérieur par une porte de service que Nathan avait ouverte grâce à sa petite épingle magique – comme il lui plaisait de la nommer – et prirent l’ascenseur jusqu’au dernier étage. Après maintes recherches, ils finirent par trouver une trappe qui menait sur le toit.

                Là-haut, les jeunes gens découvrirent cinq téléporteurs préprogrammés pour leur monde. Ils se mirent tous dedans et appuyèrent sur le bouton de démarrage.

                Ils disparurent tous de cette civilisation sans un bruit, en seulement un dixième de seconde.


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  •             Chloé ouvrit les yeux. Le téléporteur l’avait emmené dans une pièce exiguë délimitée par des barreaux en métal et… une minute ! Si la salle dans laquelle elle se trouvait n’était pas une prison, Chloé voudrai bien en manger sont chapeau (ce qui, du fait qu’elle ne portait pas de chapeau se jour là, n’était pas très grave). Des sentinelles passèrent devant sa cellule sans lui accorder un regard. Ils parlaient :

                - Iul nirt cam trovirus balg hutijr, disait l’un d’eux.

                - Birsog crole ebg ifen cam frok grent jdent jfo neb fentr vorta xevi wulapi. Lynopia gre jeut hurv kelorp wammes,               lui répondit un autre.

                Mais que disait-il donc ? Chloé regarda son bracelet traducteur. Heu… ben non en fait, elle regarda juste son poignet. Le bracelet avait disparut ! Mais comment allait-elle faire pour se sortir de là si elle ne comprenait même pas la langue de cette planète ? Abandonnant toute idée de réussite pour le test, Chloé s’allongea sur la petite couchette et s’endormit.

                Quelques heures plus tard, un bruit de clé dans une serrure la réveilla. Trois gardiens étaient en train d’ouvrir la porte de sa prison. L’un deux entra, la prit par le bras et l’emmena dans une petite salle pour lui poser des question. Le commissaire s’y trouvait déjà. Chloé s’assit et attendit tout en paniquant intérieurement en se demandant, encore une fois, comment elle allait faire pour sortir d’ici et en se disant que définitivement, elle n’avait pas de chance ce jour là.

                - Vill glubil justor placti ? demanda le policier.

                Chloé resta de marbre. Inutile de faire savoir qu’elle ne le comprenait pas. S’ils en avaient marre de s’adresser au mur, il la remettrait dans sa cellule.

                - Vill glubil justor placti ? insista-t-il.

                La jeune étudiante leva le nez en l’air, mine de rien. Le comandant pesta. Il n’avait rien contre les jeunes filles mais celle-ci l’énervait royalement. Il se rapprocha d’elle jusqu’à ce que son nez soit à deux centimètre du sien et cracha :

                - Liu hurot pil, etard… Vill glubil justor placti ?

                Et le commissaire la gifla. Puis il fit signe aux policiers restés derrière la porte de le rejoindre et leur donna un ordre. L’un d’eux s’empara de Chloé et la remit dans sa cellule. Quand il fut partit, celle-ci siffla et dit :

                - Ouah ! Il est pas commode ce mec là ! On ne gifle pas les gens parce qu’il refuse de répondre. Non ?

                Elle s’adressait au vide pourtant, une voix lui répondit. Une voix qui, en plus, parlait sa langue.

                - Ben c’est sûr que si tu continues à te montrer aussi insolente avec lui, il ne va pas beaucoup t’aimer !

                - Qui… qui est là, bégaya la jeune fille.

                Une silhouette sortit de l’ombre. Une silhouette qui appartenait à une personne qu’elle connaissait.

                - Nathan ! s’exclama-t-elle.

                - Chut ! Tu vas les attirer !

                - Mais... comment tu as fait pour venir jusqu’ici ?

                - Ben, après le transfert, tout le monde a été séparé. Moi, je me suis retrouvé dans des douches publiques, raconta-t-il               en rougissant. Je me suis rendu compte que mon bracelet traducteur avait disparut et que du coup, je ne comprenais               absolument rien à ce que ces gens racontaient. Je m’en suis donc fabriqué un assez rudimentaire mais au moins, il                     marche. Puis je me suis mis à la recherche du reste du groupe. Mais je ne pensais pas que ton bracelet avait aussi                       disparu, ni que tu te trouvais en prison…

                - Oui, ben si tu pouvais m’aider à sortir, ce ne serait pas de refus.

                Il hocha la tête et sortit une épingle à cheveux de sa poche qu’il inséra dans la serrure. Il la trafiqua pendant une minute jusqu’à ce qu’on entendit un « clic » bien perceptible. Il ouvrit la porte et laissa sortir Chloé. Sous le regard intrigué de cette dernière, il expliqua en haussant les épaules :

                - J’ai pris l’option espionnage.

                Les deux étudiants se dirigèrent vers la sortie de secours tout en faisant attention à ne pas faire de bruit. Le seul gardien qu’ils trouvèrent dormait sur sa chaise près de l’issue. Ils le contournèrent doucement, ouvrirent la porte et sortirent en courant.


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  •             - Mlle Rayl est attendue dans le bureau de Mme Loget, annonça une voix dans l’interphone.

                Chloé, en entendant le message, paniqua. Elle avait totalement oublié son rendez-vous avec la responsable des tests de fin d’année, Isabelle Loget. Le professeur de langue de la galaxie n°14, le cours dans lequel elle se trouvait, la regarda et dit :

                - Et bien qu’attendez-vous Mlle Rayl, allez-y.

                Chloé hocha la tête, rangea ses affaires, mit son sac sur l’épaule et partit en courant. Elle faillit percuter au moins six élèves, deux professeurs, trois personnes de l’équipe administrative et quatre surveillants avant d’arriver devant la porte du bureau. Elle toqua. Un « entrez » impatient lui répondit. La jeune fille ouvrit la porte, grommela un « excusez-moi de mon retard » et s’assit sur le fauteuil faisant face à la responsable.

                - Vous voici enfin, dit cette dernière. Bien. Cette année, vous passerez votre épreuve en groupe mais, pour que vous                   évitiez de faire des plans avec vos camarades, les noms de ceux qui seront avec vous ne serons dévoilés seulement dix                 minutes avant le début de l’épreuve. Votre destination vous sera inconnue et les téléporteurs seront prés programmés               par vos professeurs.

                - Mais madame, commença Chloé, si nous ne savons pas où nous allons, comment allons-nous nous préparer ?

                - Comme vous le savez très certainement mademoiselle, le programme de cette année portait sur votre attitude en                     milieu inconnue et votre faculté à vous en sortir. Vous êtes donc évalué sur ces critères. Compris ?

                - Oui madame, répondit Chloé.

                - Vous pouvez sortir maintenant.

                Chloé se leva, ramassa son sac et, comme le-lui avait demandé Mme Loget, sortit. Un élève de septième année attendait devant la porte. Lui n’avait pas oublié son rendez-vous. Lui, il avait de la chance. Pas elle. La jeune étudiante soupira. Être positive. Toujours positive. En tout cas, alors qu’habituellement, elle était pressée que les tests commencent, là, c’était tout le contraire. Mais peut importe. Il lui restait une semaine pour se préparer à une épreuve dont elle ne savait rien. Et, avec la chance qu’elle avait, elle allait encore se retrouver avec une bande de bons à rien sur les bras. Non. Être positive. Toujours positive. Elle ferma les yeux et ralentit le rythme de son cœur comme le lui avait appris sa grand-mère. Tout ira bien, elle passera son test au la main comme le trois années précédentes.

    Nathan

                Une semaine plus tard…

     

                Chloé entra dans la grande salle de téléportation. Partout, des tubes étaient reliés à une table de contrôle. Ces machines étaient des téléporteurs. Un grand tableau d’affichage trônait au milieu de la pièce. La jeune fille s’en approcha et lu le titre de la première affiche : « Groupes ». Chloé chercha son nom. Elle était dans le groupe K avec… oh non ! Avec Brutus et sa bande ! Brutus Trivers était un garçon à l’intelligence diminuée mais aux muscles sur-développés. Il terrorisait toute l’université et Chloé était apparemment sa cible préférée. Il avait redoublé trois fois ce qui faisait qu’il avait ben… trois ans de plus qu’elle. Aie, aie, aie. Mais comment allait-elle faire pour réussir les tests cette année ? Les trois années précédentes, Brutus avait raté l’épreuve. Être positive. Toujours positive.

                Chloé se dirigea vers le téléporteur de son groupe. Brutus y était déjà. Elle s’approcha le plus discrètement possible et s’assit à côté de la machine. Malheureusement, un des « fidèles » de Brutus la vit et le prévint. Ce dernier se retourna vers elle, un sourire carnassier aux lèvres.

                - Tiens tiens ! Mais ce ne serait pas cette petite Chloé Rayl par hasard ? Mais si, c’est bien elle.

                Il s’approcha d’elle. Elle s’était relevée mais les quatre disciples de son agresseur l’immobilisèrent. Oh non ! Sans ses mains pour se défendre elle allait être mise en mille morceaux. Déjà, le coup de point partait en sa direction. Chloé ferma les yeux en attente du choc. Qui ne vint pas. Elle les ouvrit les paupières. Une main retenait celle de Brutus. Chloé leva la tête vers celui à qui elle appartenait. Un garçon de la même année qu’elle. Evidement, cette salle leur était réservée. Il lui sourit et la jeune fille fondit. Elle plongea ses yeux noirs dans ceux bleus du jeune homme.

                - Bonjour, lui dit-il. Je m’appelle Nathan Derman. Je fais partit de votre groupe.

                Chloé aurait pu l’entendre si elle ne s’était pas perdue dans ses yeux bleus si profonds, si beaux. Elle était heureuse. Profondément heureuse. Et personne n’aurait pu lui retirer ce moment de bonheur.


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